CGE’s Equality Generation award: taking gender out of profession

Particulièrement sensible aux stéréotypes et aux questions de genre, la Conférence des grandes écoles (CGE) souligne, dans sa présentation du concours, que "si les hommes et les femmes représentent aujourd’hui des parts égales dans la population active, force est de constater que leur répartition dans les différents métiers et secteurs d’activité reste déséquilibrée".

Remettre en question les représentations sexuées

C’est bien parce que, selon la CGE, "la mixité des métiers est à la fois un enjeu d’égalité des chances et des opportunités pour les individus et un enjeu de performance et de diversité pour les filières professionnelles" que la Conférence s’est lancée dans ce concours qui entend promouvoir des créations artistiques mettant en image "toute idée et tout projet venant remettre en question les représentations sexuées associés à certains métiers ou secteurs d’activité professionnelle".

Faisant en effet état d’une étude du Centre d’Information et Document Jeunesse (CIDJ), selon laquelle sur 87 familles professionnelles, seules 13 sont mixtes, la CGE produit elle-même une enquête sur l’insertion professionnelle des diplômées des grandes écoles. Cette enquête révèle que les femmes diplômées d’écoles d’ingénieurs ou d’écoles de management sont beaucoup moins présentes dans les activités informatiques. Inversement, les femmes sont sur-représentées dans l’industrie agro-alimentaire et le commerce, tandis que les hommes diplômés d’écoles d’ingénieurs ou de management sont quant à eux sur-représentés dans les métiers de la banque et de l’assurance, l’industrie des TIC ou des transports, mais beaucoup moins présents dans l’industrie textile ou encore l’industrie chimique.

Transformer les consciences

Sur cette base statistique, pour que les métiers n’aient plus de genre, deux axes de travail se sont dessinés pour guider le concours Génération Egalité : transformer "les consciences et les représentations dans le monde du travail" et devenir "des acteurs de l’égalité". Au terme du concours, la CGE et ses partenaires (Groupe Casino, Colas, Suez et Orange) ont ainsi remis plusieurs prix, prix du public et prix du jury dans deux catégories d’expression. Il s’agissait en effet de produire un outil original d’information et de communication sur les enjeux de mixité des métiers à partir d’une vidéo (de trois minutes maximum) ou d’un support graphique (affiche) en langue française et/ou anglaise. Pour réaliser ces supports, la participation au concours a nécessité la constitution d’équipes mixtes, de deux à quatre personnes, d’un même établissement ou de plusieurs établissements. Ont ainsi été délivrés :

• le prix du public affiche qui est allé à l’équipe Alliance de Junia HEI Lille et Junia ISEN Lille, écoles d’ingénieurs ;

• le prix du public vidéo à l’équipe Ingénieures Pour le Monde de Junia HEI Lille ;

• le prix du jury affiche à l’équipe egARTlité de l’ISAE-SUPAERO, école d’ingénieurs à Toulouse ;

• le prix du jury vidéo à l’équipe CHAY de l’école Centrale Supélec., école d’ingénieurs sur trois campus (Paris, Rennes, Metz).

Susciter une mobilisation

Parallèlement à ce concours, la Conférence des Ecoles d’ingénieurs (CDEFI) a lancé de son côté une nouvelle édition de son opération Ingénieuses. Cette opération a pour objectif de promouvoir les formations et métiers d’ingénieur auprès des jeunes filles, en mettant en avant des projets d’écoles et des parcours inspirants d’élèves et de professionnelles, afin de susciter une mobilisation autour de la promotion de l’égalité des genres et de favoriser une plus grande mixité dans le secteur de l’ingénierie.

Au total, 193 dossiers ont été reçus et examinés par un jury, composé de membres de la CDEFI et de partenaires, qui s’est réuni début avril pour désigner les lauréates. L’identité des écoles, élèves et femmes ingénieures lauréates dans chaque catégorie sera dévoilée lors de la cérémonie de remise des prix d’Ingénieuses, qui se tiendra le 19 mai à Paris. A noter qu’un prix de l’élève-ingénieure Maghreb sera désigné à cette occasion par l’Agence universitaire de la Francophonie au Maghreb.