Transition écologique
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L’enseignement supérieur français au cœur du processus de transition écologique

Faisant suite au rapport d’un groupe d’experts, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vient d’annoncer la généralisation de l’enseignement des enjeux de transition écologique et de développement durable dans tous les établissements d’enseignement supérieur. Une généralisation qui place l’enseignement supérieur "aux avant-postes" pour relever ce défi !

"La crise écologique et climatique appelle à une profonde action de la société à tous les niveaux. L’enseignement supérieur doit y jouer un rôle central". Telle est la première des conclusions du rapport d’un groupe d’expert, co-présidé par Jean Jouzel et Luc Abbadie, consacré à la sensibilisation et à la formation aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur. Ce rapport, remis en février 2022, donne lieu aujourd’hui à des mesures concrètes fortes annoncées par la ministre elle-même.

 

 

Accélérer le processus

Il est en effet nécessaire "d’accélérer la marche et généraliser à tous les étudiants la formation à la transition écologique". Cet effort, souligne la ministre, doit se traduire "de manière transversale et globale, à toutes les missions de nos établissements". Pour se situer aux avant-postes, la généralisation de l’enseignement de ces enjeux devrait ainsi reposer sur quatre actions fortes :

  • adapter les enseignements existants. Selon le ministère, afin d’assurer un "parcours de formation cohérent", les formations déjà proposées devront évoluer pour intégrer les enjeux de la transition écologique ;

  • offrir de nouveaux enseignements dans les cursus de tous les étudiants. En dehors des adaptations des enseignements déjà existants, des "enseignements spécifiques à la transition écologique" seront mis en place au plus tard en 2025. En outre, précise le ministère, un "socle de compétences" va être défini pour servir de "boussole dans la création de ces nouveaux enseignements" ;

  • créer de nouveaux cursus. De nouvelles formations seront ainsi proposées pour former "aux nouveaux métiers" de la transition écologique, dans le cadre du plan France 2030 ;

  • prendre en compte la transition écologique dans les stratégies globales des établissements. A cet effet, souligne encore le ministère, les enjeux environnementaux devront "dépasser les contenus de formation et irriguer la stratégie globale des établissements".

 

Partir de l’existant

"Bien sûr, nous ne partons pas de zéro". Comme l’écrit la ministre dans la présentation de son projet, "de plus en plus d’universités et d’écoles proposent des actions de sensibilisation, des formations, voire des filières dédiées à la transition écologique".

A ce titre, l’association des Présidents d’universités françaises, France Universités, a organisé le 20 octobre à l’Université de Bordeaux un colloque dédié à la formation aux transitions en présence de la ministre de l’enseignement supérieur.
Ce colloque a permis à l’ensemble des "parties prenantes de partager leurs réflexions, actions et bonnes pratiques", toujours dans l’objectif "d’accélérer la démarche à partir des nombreuses initiatives existantes dans les établissements, parfois méconnues".

France Universités se déclare ainsi "fortement mobilisée", tout comme l’ensemble de ses membres et de ses partenaires, "pour continuer à développer une approche systémique, alliant formation, recherche, reconnaissance de l’engagement étudiant, campus exemplaires et sobriété énergétique"


Parler des initiatives des établissements

Ce sont ces initiatives, prises par les établissements, que le dossier de presse accompagnant les annonces ministérielles met en avant, parmi lesquelles celles qui se sont développées :

  • à l’Université Paris-Saclay, l’établissement a choisi d’inscrire les stratégies de "développement soutenable" dans ses statuts. Au-delà de cette position de principe, l’université a mis en place pour tous ses étudiants de Licence 2 une unité d’enseignement obligatoire sur les enjeux de la transition écologique et créé un Master 2 Gouvernance de la transition, écologie et sociétés pour former des gestionnaires de projets dans le respect d'une transition écologique de durabilité forte ;

  • à Nantes Université, l’établissement a initié un projet permettant de développer différentes actions telles qu’un fonctionnement "responsable et raisonné ayant un impact positif sur l'environnement", la mesure de son propre impact environnemental, la création d’une charte "recherche et développement durable" avec toutes les structures de recherche ; 

  • à l’Université Bretagne Sud, qui est historiquement l’une des pionnières en la matière, de nouveaux parcours de licence sont proposés depuis 2022 aux étudiants autour de la transition écologique et sociétale : Sciences de la transition écologique et sociétale, Sciences, écologie et société, Matériaux et transition écologique, Energie et environnement ;

  • à l’Institut Mines-Télécom (IMT), une première édition d’une école d’été a été organisée en juillet dernier sur le campus de l’IMT Atlantique pour faire évoluer les pratiques d’enseignement et y intégrer les enjeux de la transition écologique : limitation des ressources, dérèglement climatique, changements sociétaux, effondrement de la biodiversité. A l’issue de cette rencontre, les enseignants disposent désormais "de méthodes et de boîtes à outils" ;

  • dans les Ecoles Centrales, le cursus ingénieur a évolué depuis la rentrée 2021 dans le but d’inclure les activités de formation sur les enjeux socio-environnementaux dans les enseignements fondamentaux. Les Ecoles Centrales labellisent en outre des projets selon les objectifs de développement durable de l’ONU et valorisent l’engagement citoyen ou associatif en lien avec ces objectifs (au travers de certificats, UE, crédits ECTS) ;

  • à l’Ecole nationale supérieure d'arts et métiers : un accord a été signé qui engage l’établissement à prendre des mesures pour intégrer les enjeux de la transition socio-écologique dans les programmes et sur le campus. L’établissement souhaite notamment "sensibiliser et former 100 % des étudiants à ces enjeux, proposer une formation au personnel de l’établissement dans un délai de deux ans, ou encore réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’établissement de 30 %" sur la période 2028- 2032.

 

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Publié le : 28/10/2022 à 10:00
Mis à jour le : 28/10/2022 à 10:44
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