Drapeaux de la France et de l'Ukraine
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Réfugiés ukrainiens : un effort de solidarité nationale dans l’enseignement supérieur et la recherche

Tout public

"Face aux conséquences dramatiques de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la France est pleinement mobilisée, tant au niveau national qu’au sein de l’Union européenne dans le cadre de la présidence du Conseil qu’elle exerce, pour accueillir les personnes fuyant le conflit". C’est en ces termes que le compte-rendu du Conseil des ministres du 16 mars dernier développe les efforts de solidarité de la France en faveur des réfugiés ukrainiens. Un effort qui s’exprime par l’accueil en France et par l’hospitalité à l’égard des personnes réfugiées, notamment dans l’enseignement supérieur où les établissements français proposent d’ouvrir des places pour accueillir des étudiants qui ont dû quitter l’Ukraine.

Dans une circulaire adressée à tous les chefs d’établissements, la ministre de l’enseignement supérieur fait état de la protection temporaire dont peuvent bénéficier les étudiants ukrainiens en termes de droit au séjour, de logement, de sécurité sociale ou d’aides financières. Tour d’horizon, non exhaustif, de ces différentes initiatives qui concernent à la fois les étudiants ukrainiens déjà en France et ceux qui pourraient à terme être accueillis.

 

Des initiatives concrètes pour les étudiants ukrainiens déjà en France

Grâce à ce cadre gouvernemental général, la solidarité s’organise dans les établissements mêmes. A titre d’exemple, on retiendra quelques initiatives recensées notamment par France Universités partout en France.

 


 

Il s’agit d’abord d’une aide aux étudiants ukrainiens déjà en France qui est mise en place dans différentes universités :

  • l’Université de Nantes et celle d’Angers se mobilisent, avec l’aide des CROUS, pour des aides matérielles (paiement des loyers notamment) ;

  • l’Université Jean Moulin Lyon 3 a voté un plan d’aide d’urgence pour ses étudiants touchés par la guerre en Ukraine qui prévoit un fonds d’aide d’urgence permettant de verser une allocation renouvelable pouvant aller jusqu’à 500 euros par mois aux étudiants concernés. L’Université de Lille a également débloqué un fonds d’urgence pour ses étudiants ukrainiens ;

  • l’Université Paul Valery de Montpellier se mobilise pour ses étudiants touchés par le conflit en Ukraine en organisant un point d’écoute, d’assistance et de conseils ouvert à la Maison des étudiants, ainsi qu’un point de collecte de dons ;

  • dans les Universités de Bordeaux, une cellule de crise a été mise en place, avec du soutien psychologique et des suivis particuliers, notamment financiers;

  • La Fondation de l'Université de Strasbourg a mis en place un fonds d'aide d'urgence pour les étudiants ukrainiens et russes;

  • L’Université de Picardie Jules Verne (UPJV) se mobilise pour apporter un soutien psychologique aux étudiants en situation de détresse, accompagner et soutenir les étudiants en difficulté financière, proposer des cours de FLE, conseiller et orienter les étudiants en vue de la poursuite de leurs études. L’UPJV et sa fondation soutiennent également les étudiants en difficulté par la mise en place d’un appel à dons pour le financement de bourses d’études.

Outre les universités, les grandes écoles se mobilisent aussi :

  • Skema business school a lancé un appel à la solidarité de sa communauté pour soutenir les victimes de la guerre en Ukraine, sous la forme d’un fonds de solidarité dont le premier objectif de levée de fonds est de 200 000 euros ;

  • Sciences Po Paris où les étudiants de nationalité ukrainienne ont été contactés pour leur proposer l’aide de l’institution face à des difficultés matérielles ou psychologiques, en lien avec la Mairie de Paris et les services de l’État.

Enfin, à Paris, la CIUP (Cité internationale universitaire) a pris, dès la fin du mois de février, de premières mesures à l’attention des étudiants touchés par la guerre en Ukraine et des étudiants et chercheurs ukrainiens qui vivent sur le campus. Elle leur apporte un soutien logistique nécessaire pour leurs démarches administratives et initiatives solidaires ainsi qu’un dispositif exceptionnel de remise gracieuse et partielle sur les loyers et des repas à 1 euro (grâce au CROUS). La CIUP souhaite accueillir dès la rentrée 2022 jusqu’à 500 chercheurs et universitaires touchés par la guerre en Ukraine. La création de la Maison virtuelle de l’Ukraine, imaginée avec l’architecte Jean-Michel Wilmotet, vise à répondre à cet objectif.

 

Des projets locaux d’accueil pour les étudiants déplacés

D’autres projets, qui commencent à prendre forme, ont pour objectif d’accueillir prochainement des étudiants réfugiés ou déplacés. C’est le cas, par exemple, dans certains établissements comme :

  • l’Université de Lille où, avec sa fondation, l’université lance un appel à dons pour financer des bourses d'études pour les étudiants et l’accueil des scientifiques en exil ;

  • l’ESCP Business School lance ESCP4U (contraction de ESCP for Ukraine) un programme pour réfugiés ukrainiens qui prévoit d’accompagner et  de former au total 300 réfugiés dès le mois d’avril sur chacun de ses campus européens. Un deuxième projet concerne des bourses d'études pour les étudiants ukrainiens qui représentent l'exonération totale des frais de scolarité ;

  • l’Université PSL a mis en place un Plan solidarité Ukraine pour venir en aide aux étudiantes, étudiants, chercheuses, chercheurs impactés par la crise ;

  • l’Université de Rennes se dit prête de son côté à accueillir des étudiants, des doctorants et enseignants ukrainiens dans les deux universités de Rennes 1 et 2 et dans les 5 grandes écoles rennaises : elle proposera des cours de Français et un diplôme spécifiquement destiné aux étudiants en exil

  • L'UPEC offre des cours de français aux étudiants déplacés d’Ukraine pour faciliter leur intégration en France. L'UPEC et sa fondation financent également des aides pour ces étudiants. 

  • L’Université de Poitiers propose une école d’été aux jeunes réfugiés arrivant d’Ukraine.

 

Les programmes et réseaux institutionnels pour l’accueil des chercheurs

Au-delà de ces initiatives ponctuelles, des programmes institutionnels, déjà en cours, ont pour but d’accueillir plus particulièrement en France les chercheurs ukrainiens :

  • le Programme PAUSE qui, pour répondre à l’urgence de la situation des communautés scientifiques et culturelles impactées par la guerre en Ukraine, lance deux fonds spéciaux PAUSE – Solidarité Ukraine, un fonds spécial pour les scientifiques et un autre pour les artistes et créateurs. Le programme pour les chercheurs prévoit une aide d’urgence permettant de financer le séjour d’un chercheur ukrainien, et de sa famille le cas échéant, pour une durée de trois mois dans un établissement volontaire ;

  • Le portail Espace européen de la recherche pour l’Ukraine, implanté sur le site EURAXESS, se présente comme un guichet unique de services d’information et de soutien à l’intention des chercheurs établis en Ukraine fuyant ce pays. Ce portail, qui répertorie les initiatives menées à l’échelle de l’UE, a notamment pour but d’aider les chercheurs concernés à trouver un logement et des possibilités d’emploi et à faciliter la reconnaissance de leurs diplômes ;

  • le réseau MEnS (Migrants dans l’Enseignement Supérieur) regroupe les établissements de l’enseignement supérieur français engagés dans l’accueil et l’accompagnement des étudiants et chercheurs en exil. Le Réseau MEnS mettra à disposition tous les programmes de formation au français, d’insertion académique et de reprise d’étude déjà présents dans ses 42 université et écoles membres ;

  • le collectif Science for Ukraine coordonne l’accueil d’étudiants et de chercheurs ukrainiens et recense son site internet les places disponibles et les aides offertes aux réfugiés par les universités et établissements du supérieur du monde entier : logement, emploi, bourses…

 

Les actions des collectivités territoriales

 

Les régions, les départements, les communes et autres collectivités territoriales développent également des actions de soutiens aux étudiants impacté par la guerre en Ukraine.

 

 

Suivez les grandes étapes pour venir étudier en France

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Publié le : 06/04/2022 à 11:00
Mis à jour le : 10/06/2022 à 10:32
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