
PFUE : une semaine pour définir les enjeux d’une stratégie commune pour l’enseignement supérieur et la recherche
A l’échelle de l’Europe, c’est une semaine importante pour l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche qui vient de se dérouler.
Dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne s’est d’abord tenue à Paris, les 24 et 25 janvier, la Réunion informelle des ministres européens chargés de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Cette rencontre a été l’occasion d’évoquer les enjeux d’une stratégie commune en particulier dans la création des universités européennes, une stratégie qui a également été au centre des débats du Forum des universités pour le futur de l’Europe, organisé en ligne les 25 et 26 janvier. Cette séquence a été clôturée par une intervention de la ministre française chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche qui s’est exprimée, le 27 janvier, devant le Parlement européen pour présenter ses grandes priorités.
Depuis le 1er janvier 2022, la France assure pour six mois la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. Jusqu’au 30 juin, la France doit ainsi s’acquitter de plusieurs missions. Parmi celles-ci, différentes réunions par domaine d’activité, organisées à l’initiative d’un ministre français qui en assure la présidence.
Une réunion informelle dans des lieux emblématiques
C’est ainsi à Paris, au Collège de France d’abord puis à la Cité des sciences et de l’industrie, deux "hauts lieux emblématiques de l’Europe de la connaissance", que Frédérique Vidal, ministre française chargée de l’enseignement supérieur, a reçu 40 délégations étrangères pour échanger sur le futur des universités en Europe.
Comme l’a souligné la ministre dans son mot de bienvenue, "les efforts engagés ces deux dernières années ont permis de doter l’Europe de programmes ambitieux dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche, permettant de lancer de nouvelles initiatives majeures comme les universités européennes, le conseil européen de l’innovation ou encore les missions européennes".
Le futur des universités, dont l’initiative des universités européennes est le fer de lance, a en effet occupé une place importante tout au long de cette rencontre de haut niveau, qui intervient au moment où "les cadres et priorités des nouveaux espaces européens de l’éducation et de la recherche ont été définis et où les premières actions concrètes doivent être lancées".
Trois grandes priorités affichées
Les ministres européens ont ainsi exprimé le besoin de "mieux combiner" les politiques européennes d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation, au cours d’un débat qui a énoncé trois grandes priorités :
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la promotion des politiques européennes de la connaissance pour "soutenir la relance économique et les transitions verte et numérique", en renforçant les synergies entre enseignement supérieur, recherche, innovation et services ;
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l’affirmation d’une dimension internationale pour contribuer au "déploiement de la puissance européenne dans le monde" et pour renforcer l’attractivité de l’Europe pour les enseignants, les chercheurs et les étudiants ;
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l’approfondissement du "sentiment d’appartenance européenne", en soutenant les universités européennes dans leur action de "transmission du mode de vie européen" et en favorisant la coopération transnationale entre établissements d’Europe.
Les universités européennes au centre des débats
Sur ce dernier point, le ministère précise que les universités européennes sont effectivement une priorité de la présidence française qui souhaite faire avancer les propositions faites par la Commission dans le cadre de sa stratégie européenne pour les universités. La phase pilote des universités européennes a en effet été dépassée, avec la création effective de 41 alliances européennes concernant près de 300 établissements d’enseignement supérieur dans toute l’Europe et représentant près de 7 millions d’étudiants. Cependant, le renforcement d’une nouvelle "coopération efficace" dans ce domaine s’est retrouvé au centre des débats.
Les ministres, ayant réaffirmé leur plein soutien à ces alliances, ont ainsi "reconnu le besoin d’aller plus loin" en préparant notamment "un statut juridique dédié". Ce nouveau statut permettrait aux universités européennes de délivrer des diplômes européens, de recruter en commun les meilleurs chercheurs et étudiants au plan international et d’établir des structures conjointes telles que des laboratoires de pointe. A cet égard, conclut le communiqué final, les ministres se sont engagés à travailler dès les prochains mois à la "suppression des barrières" auxquelles les universités européennes font face, en mettant à leur disposition un ensemble d’instruments et à soutenir leur pérennisation "en exploitant les synergies entre dispositifs de financement européens, nationaux et régionaux".
Un bilan des universités européennes au Forum des universités
A la suite de cette Réunion informelle, s’est déroulé en ligne le Forum des universités pour le futur de l’Europe (FUF) qui s’est inscrit dans sa continuité immédiate. Le Forum a été l’occasion de réfléchir au rôle des universités dans l’Europe du futur et sur leur contribution à sa construction. Cet événement a constitué, selon ses organisateurs, un "incubateur de nouvelles propositions pour dessiner l’université de demain" et, en particulier, des universités européennes qui ont fait l’objet d’un premier bilan.
Pour les instances de l’UE comme pour les ministres européens de l’enseignement supérieur, l’initiative des universités européennes témoigne de la mobilisation des universités pour "promouvoir des valeurs européennes communes et une identité renforcée ainsi qu’améliorer la qualité, l'attractivité et la compétitivité internationale des établissements d'enseignement supérieur d’Europe". Et le constat est le même pour les membres du Forum : il est "nécessaire d’accompagner désormais plus efficacement ces mutations et de présenter une vision à long terme de ces alliances, pour les pérenniser et les doter d’une culture, d’une identité et d’une gouvernance communes".
Un terrain d’expérimentation des universités du futur
Pour clôturer cette séquence, le 27 janvier, Frédérique Vidal, ministre française en charge de l’enseignement supérieur, a présenté devant le Parlement européen les grandes priorités de la PFUE en matière d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation. Là aussi, la ministre a insisté sur le fait que les universités européennes "sont un terrain d’expérimentation des universités du futur : harmonisation des pratiques de recrutement, développement de campus européens, programmes communs".
Au-delà des universités européennes, selon le compte rendu du Parlement européen, la ministre a également abordé "la création d'une commission indépendante pour l'histoire européenne et l'académie européenne". D’autres thèmes ont été abordés, puisque selon le Parlement, les députés ont voulu savoir "si la présidence avait l’intention de garantir la reconnaissance automatique, à l'échelle de l'UE, des diplômes et des qualifications de niveau inférieur à l'université, l'accès au financement Erasmus+ pour les étudiants les plus défavorisés et le soutien aux compétences et à l'éducation numériques".
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- Présentation de la réunion informelle des ministres européens de l'enseignement supérieurhttps://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/reunion-informelle-des-ministres-europeens-en-charge-de-l-esrl-83366
- Présentation du Forum des universités pour le futur de l'Europehttps://presidence-francaise.consilium.europa.eu/fr/actualites/forum-des-universites-pour-le-futur-de-l-europe-25-et-26-janvier-2022-paris/
- Compte-rendu de l’intervention de la ministre française de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation devant le Parlement européenhttps://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20220119IPR21311/la-presidence-francaise-presente-ses-priorites-aux-commissions-parlementaires
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