
Lutte contre les violences sexistes et sexuelles : tolérance zéro dans l’enseignement supérieur
Dans le cadre d’un plan national d'action, le ministère chargé de l’enseignement supérieur vient d’annoncer plusieurs mesures pour renforcer ses dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Une nouvelle enveloppe d’1,8 million d’euros est destinée à soutenir les projets de 60 associations qui, en accord avec les établissements, accompagnent les victimes, sensibilisent les étudiants, agissent pour prévenir et lutter contre les Violences sexistes et sexuelles. Pour accompagner ce dispositif, le ministère renouvelle "Sans oui, c'est interdit", la campagne de communication sur le consentement.
« La vie des étudiantes, des étudiants et de l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche demeure trop marquée par des violences sexistes et sexuelles (VSS). Ces atteintes sont intolérables ». C’est en ces termes sans concession que le ministère replace le contexte de son action. L’enseignement supérieur et la recherche, ces deux domaines « où se construisent l’avenir des étudiantes et étudiants comme celui de notre société, doivent plus que jamais constituer un espace de sécurité pour chacun ».
Un plan d’action global sur plusieurs années
Depuis 2017, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche est engagé dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS), en lien avec les établissements et les associations. En 2021, la mobilisation s’est faite plus forte, avec un mot d’ordre : « la tolérance zéro ». Cette mobilisation a donné lieu à la création d’un véritable Plan national de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche 2021-2025, doté d’un budget afférent, qui a eu pour but de mieux organiser la prévention, l’accompagnement pour libérer la parole, mais aussi la prise en charge effective des victimes et le renforcement des dispositifs de signalement des faits.
Ce plan a été renforcé en 2022 avec l’annonce d’un doublement du budget annuel, passant ainsi de 1,7 à 3,5 millions d’euros par an. Ce nouvel engagement a permis de mettre en place toute une série de réalisations concrètes :
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la création de cellules d’écoute, afin de « permettre à toutes les victimes de bénéficier d'un accompagnement et d'un soutien en cas de violences sexistes et sexuelles » ;
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l’édition d’une carte sur le site du ministère où « chaque étudiant peut trouver le contact de la cellule sur laquelle il peut s’appuyer et être accompagné psychologiquement et dans ses démarches, soit par des professionnels formés, soit par des structures et associations spécialisées » ;
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l’organisation de sessions de formation pour les personnels et pour les directions d’établissements ;
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la prévention à destination des étudiants : campagne nationale de sensibilisation et « vigilance renforcée sur les moments festifs et les soirées d’intégration, qui constituent des moments particuliers de risques ».
Des efforts continus dans la lutte contre les VSS
Mais, insiste le ministère « tant qu’il restera un fait de violences sexiste et sexuelle dans l’enseignement supérieur, ces efforts ne pourront être considérés comme suffisants ». C’est pourquoi Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, a-t-elle tenu personnellement à annoncer « le déploiement de plusieurs mesures pour renforcer les dispositifs de lutte ». Au centre de celles-ci, l’octroi d’une enveloppe de plus d’1,8 million d’euros « pour soutenir, sur tout le territoire français, les projets de 60 associations qui accompagnent les victimes, sensibilisent les étudiants, agissent pour prévenir et lutter, avec les établissements, contre les VSS ».
Cette nouvelle enveloppe budgétaire permettra d’approfondir ou de venir en soutien de quatre types d’actions, nouvelles ou déjà engagées, telles que l’organisation d’événements de sensibilisation sur les campus à destination des étudiants, de nouvelles sessions de formation des personnels et des équipes de direction, une meilleure professionnalisation des personnels et des membres des sections disciplinaires compétentes pour « sécuriser les procédures mises en œuvre par les services ».
A noter aussi que, pour assurer une prise en charge plus complète des victimes, seront développés les « liens avec les fédérations locales de France Victimes, mais aussi avec des réseaux plus ciblés sur des publics particuliers, comme les étudiants en situation de handicap ou encore les étudiants LGBT+ ».
La notion de consentement comme message
Parallèlement à ces efforts soutenus et continus, le ministère de l’enseignement supérieur annonce la reconduction pour une année, sous une forme renouvelée, de la campagne nationale de sensibilisation au consentement, lancée une première fois en 2018, qui a pour slogan Sans oui, c’est interdit. Le développement d’une communication au niveau national est en effet indispensable à la « construction d’une culture commune autour de la notion de consentement » et c’est tout l’objectif de cette campagne que « d’interpeller, questionner et sensibiliser la communauté » sur cette notion.
Cette campagne de communication, précise le ministère, bénéficie de nouveaux visuels relayés dans tous les établissements, avec une sponsorisation permettant une visibilité accrue dans les médias et sur les réseaux. Car, conclut le ministère, « nous ne changerons durablement les pratiques qu’en changeant les mentalités. La poursuite des efforts de communication est donc indispensable à la construction d’une culture commune autour du consentement et de la lutte contre les VSS dans l’enseignement supérieur et la recherche ».
Sur le même sujet
- Le plan d'action du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherchehttps://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/tolerance-zero-contre-les-violences-sexistes-et-sexuelles-dans-l-enseignement-superieur-et-la-93588
- La campagne de communication "Sans oui, c'est interdit"https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/consentement
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