Lauréates du Prix Irène Joliot-Curie 2020 : des parcours exemplaires

Dotés d’un montant global de 70 000 euros, les trois prix sont accordés par le ministère chargé de la recherche, avec le soutien de l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies, dans trois catégories : Femme scientifique de l'année, Jeune Femme scientifique, Femme, recherche et entreprise.

Un parcours exemplaire

Comme le souligne le ministère, chaque année, le prix Irène Joliot-Curie récompense des « parcours exemplaires ». C’est ainsi que le Prix de la scientifique de l’année est allé à Fariba Adelkhah, docteure en anthropologie sociale et ethnologie, « spécialiste de l'anthropologie sociale et de l'anthropologie politique de l'Iran post-révolutionnaire ». Actuellement directrice du Centre de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques de Sciences Po Paris, Fariba Adelkhah a effectué ses études universitaires en France, à l’Université de Strasbourg et à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Ce prix, qui prévoit une dotation de 40 000 euros, lui est décerné pour l'ensemble de ses travaux de recherche en anthropologie et science politique faisant d’elle, selon la ministre de la recherche, « une femme de courage, symbole même de l'engagement intellectuel, scientifique et culturel, manifeste vivant de la lutte pour l'indépendance d'esprit »[1].

D’autres dimensions de l’engagement

« Les lauréates de cette 19e édition tirent ce fil de l'excellence au féminin en lui ajoutant une dimension supplémentaire : celle de l'engagement ». C’est en effet en ces termes que la ministre chargée de la recherche a qualifié l’ensemble des prix. Outre celui qui a été attribué à Fariba Adelkhah, la ministre a aussi salué le prix de la Jeune Femme scientifique qui a été remis à Céline Guivarch, directrice de recherche à l'Ecole des Ponts qui dirige également une équipe au Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement (CIRED). Elle est récompensée pour ses travaux de recherche interdisciplinaires sur le changement climatique, des travaux qui « combinent sciences du climat, économie et mathématiques appliquées ».

De son côté, Sandrine Lévêque-Fort, docteure en optique, directrice de recherche au CNRS et directrice scientifique de la startup Abbelight, se situe « à l'avant-garde de la microscopie optique ». Elle a ainsi reçu le prix Femme, recherche et entreprise qui lui est décerné pour ses travaux de recherche dans ce domaine.

Des sources d’inspiration

Alors que la place des femmes est encore trop faible parmi les scientifiques, notamment en sciences exactes, le prix Irène Joliot-Curie a pour objectif de servir « de modèle et de source d’inspiration pour les générations futures ». S’il met en avant l’excellence scientifique de femmes aux carrières exemplaires, c’est bien pour « lutter contre les stéréotypes sexués ». Grâce à ce prix, souligne le ministère, la place des femmes dans la recherche et la technologie en France peut être mieux reconnue, dans la mesure où cette récompense s’inscrit dans « une politique globale d’égalité entre les femmes et les hommes dans l’enseignement supérieur et la recherche ».  

Pour en savoir plus :

• sur le prix Irène Joliot-Curie et l’égalité entre les femmes et les hommes, voir le site du ministère de la recherche : https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/Prix_Irene_Joliot_Curie/26/3/DP_prix_IJC_2020_1362263.pdf
• sur le parcours de Fariba Adelkhah , voir le site de Science Po Paris : http://www.sciencespo.fr/a-propos-fariba-adelkhah-roland-marchal-ce-que-on-sait

[1] Fariba Adelkhah a été emprisonnée en Iran pendant un an, mais elle a pu bénéficier en octobre d’une permission de sortie. Elle est actuellement « assignée à résidence » à Téhéran dans sa famille.