
Expositions labellisées d’intérêt national : Paul Cezanne au cœur de l’été 2025
« Le début d’une nouvelle histoire », c’est ce qu’entend écrire la ville d’Aix-en-Provence qui célèbre cette année Paul Cezanne, l’enfant du pays, à travers une exposition majeure, ainsi que la réouverture de sa maison familiale et de son dernier atelier. Un grand événement culturel parmi d’autres tout aussi importants, les 28 expositions présentées dans une trentaine de musées français qui bénéficient du label « Exposition d'intérêt national » pour 2025.
Le label « Exposition d’intérêt national », créé en 1999 par le ministère de la culture, a pour objectif de mettre en lumière et de soutenir des expositions organisées dans les musées régionaux en 2025, des expos qui font preuve « d’originalité » dans leur discours, leur approche thématique inédite et par le caractère innovant de leurs actions de médiation et de communication auprès de tous les publics.
L’année Cezanne à Aix-en-Provence
Parmi toutes ces expositions labellisées, se distingue tout particulièrement au musée Granet d’Aix-en-Provence l’exposition « Cezanne au Jas de Bouffan » (jusqu’au 12 octobre), un événement d’envergure internationale qui réunit près d’une centaine d’œuvres. Fruit de collaborations avec des musées prestigieux d’Amérique, d’Europe et du Japon, cette exposition offre un regard inédit sur l’œuvre de Cezanne, « célébrant le lien indéfectible entre l’artiste et sa terre natale ». En 2025, souffle en effet « le vent Cezanne » sur Aix-en-Provence puisque cette année marque « le début des grandes retrouvailles entre la ville et le plus illustre de ses habitants ».
Pour les organisateurs, cet « hommage à l’homme, à l’artiste et à son œuvre » se traduit par une exposition majeure mais aussi par la réhabilitation et la réouverture progressive de sa maison familiale et de son dernier atelier, ainsi qu’un parcours dans les carrières de Bibémus qui plongent le visiteur « au cœur de l’inspiration » du peintre. Cette année 2025 inaugure « un nouveau cycle, remettant Cezanne au cœur de cette ville qu’il aimait tant ».
Du noir et de la lumière pour la rétrospective Soulages à Montpellier
Autre grand-rendez-vous de l’été, la rétrospective de l’œuvre de Pierre Soulages, l’un des plus grands artistes contemporains, à Montpellier. Cette première rétrospective (jusqu’au 4 janvier 2026) constitue « un rendez-vous immanquable pour découvrir ou redécouvrir cet artiste trois ans après sa disparition et fêter les vingt ans de sa précieuse donation » au musée Fabre de Montpellier. Comme l’explique la Direction régionale d’art contemporain d’Occitanie, en 1941, Pierre Soulages, alors jeune étudiant en art, « pousse les portes du musée Fabre, une découverte qui marquera à jamais son regard et son parcours ». Plus de soixante ans plus tard, il témoignera « de son attachement en offrant vingt de ses œuvres à la ville de Montpellier, consolidant ainsi un lien unique avec le musée ». Cette exposition vient célébrer « cet héritage », invitant à explorer « l’univers du maître du noir et de la lumière ».
De Camille Claudel aux fêtes flamandes en passant par l’Art déco et Matisse
Parmi les autres expositions labellisées, à retenir aussi, un peu partout en France :
- une exposition multi-sites, intitulée « Au temps de Camille Claudel : être sculptrice à Paris… et ailleurs » qui se démultiplie au musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine, au musée des Beaux-arts de Tours et au musée de Pont-Aven. Ces expositions montrent que Camille Claudel n’était pas la seule femme sculpteur de son époque : autour des années 1900, « bien d'autres ont suivi le même chemin qu’elle et, malgré les obstacles liés à leur condition de femme, se sont illustrées dans le domaine de la sculpture ». Ainsi, « ces sculptrices de premier plan sortent de l’ombre » (expositions ouvertes du 13 septembre au 4 janvier 2026) ;
- à Lille, avec les « Fêtes et célébrations flamandes ». Cette évocation (jusqu’au 31 août) invite le visiteur à partager « cérémonies urbaines, noces et kermesses villageoises, fêtes de cour et des rois ». C’est en effet à travers « le prisme du divertissement collectif dans l’espace public » que cette exposition se propose d’explorer les fêtes flamandes aux XVIe et XVIIe siècles à travers un parcours, « d’une richesse exceptionnelle », qui rassemble plus d’une centaine de pièces : peintures, gravures, dessins et instruments de musique ;
- à Bordeaux, l’exposition « Sage comme une image ? L'enfance dans l'œil des artistes » (jusqu’au 3 novembre). Cette exposition, qui éclaire « les rôles assignés à l’enfant et ses représentations artistiques dans la société française de 1790 à 1850 », repose sur un dialogue « entre les arts académiques (peinture et sculpture) et le médium nouveau qu’est alors la photographie ». Le parcours chronologique et thématique « entraîne le visiteur du mythe de l’innocence à l’enfant soldat, des princes maudits aux orphelins, des travailleurs aux génies en passant par une grande galerie de portraits peints, sculptés ou photographiés » ;
- les 100 ans de l’Art déco à Valence (Drôme). Pour fêter ce centenaire, cette exposition, intitulée « L’art déco des régions. Modernité méconnues » (jusqu’au 11 janvier 2026), montre que loin de la capitale, « plusieurs mouvements artistiques régionalistes ont repris à leur compte le vocabulaire Art déco : géométrie des lignes, stylisation des motifs, couleurs vives ». L’exposition révèle ainsi un pan méconnu du style Art déco et met en lumière les artistes, architectes, décorateurs et artisans qui l’ont développé à travers plus de 300 œuvres. A noter aussi une exposition à Limoges sur ce même thème ;
- l’exposition « Matisse Méditerranée(s) » à Nice (jusqu’au 8 septembre). Comme le souligne le Musée de Nice, la mer Méditerranée « a exercé sur Matisse une fascination continue de sa première visite de la Corse en 1898 à sa fréquentation ininterrompue de Nice entre 1917 et 1954, en passant par de nombreux voyages à la découverte de l’Algérie, de l’Espagne, de l’Italie et du Maroc ». C’est cet itinéraire méditerranéen que met en valeur l’exposition en s’attachant « à reconsidérer l’œuvre de Matisse à travers le prisme de la Méditerranée et des lieux emblématiques qui y sont associés ».
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