
Mobilité étudiante : la France consolide son attractivité dans un contexte de forte concurrence
Campus France publie l’édition 2025 des Chiffres clés de la mobilité étudiante dans le monde, une analyse de référence sur les dynamiques internationales de l’enseignement supérieur. Dans un contexte de forte progression des échanges académiques et de recomposition dans le classement des pays d’accueil, la France maintient son attractivité, mais doit faire face à une compétition accrue pour attirer les talents.

6,9 millions d’étudiants en mobilité dans le monde
Après l’interruption causée par la pandémie de Covid-19, la mobilité étudiante mondiale est repartie à la hausse (+7 %) entre 2021 et 2022[1]. Sur cinq ans, la mobilité étudiante a progressé de 27%, deux fois plus vite que la population étudiante mondiale.
Ce redémarrage se produit dans un paysage plus complexe et fragmenté, dans lequel les grandes destinations étudiantes ajustent leurs politiques d’attractivité, soit pour faciliter la venue des étudiants en réponse aux enjeux d’innovation et aux besoins de main d’œuvre (UK, Canada, Allemagne), soit au contraire pour limiter ou rééquilibrer ces flux étudiants (Australie, USA, Pays-Bas). Ces évolutions s’inscrivent dans un contexte d’instabilité politique et géopolitique, où les revirements ne sont pas rares, comme au Canada ou au Royaume-Uni récemment.
[1] Pour la comparaison internationale, les dernières données disponibles, publiées par l’institut statistique de l’Unesco, l’OCDE et Eurostat, sont celle de l’année 2022.
Compétition et recomposition parmi les grandes destinations d’accueil
La publication révèle une recomposition dans le classement des grands pays d’accueil traditionnels :
- Les États-Unis, historiquement en tête, voient leur attractivité reculer avec une baisse de 15 % du nombre d’étudiants accueillis entre 2017 et 2022.
- L’Australie, ancienne deuxième destination mondiale, glisse à la quatrième place, avec une croissance zéro sur la période.
- Le Royaume-Uni (+55 %), le Canada (+60 %) et l’Allemagne (+56 %) gagnent en attractivité grâce à des politiques d’ouverture ciblées et des conditions de séjour avantageuses pour retenir les talents internationaux.
- La France, septième au classement mondial, enregistre une augmentation des étudiants étrangers de 21 % sur 5 ans, mais progresse moins vite que la moyenne mondiale, dans un contexte de forte concurrence.

La France entre ambition et concurrence
Avec plus de 430 000 étudiants étrangers accueillis en 2023-2024, la France poursuit sa trajectoire vers l’objectif de 500 000 étudiants à l’horizon 2027, fixé dans le cadre de la stratégie gouvernementale Bienvenue en France. Cette dynamique repose notamment sur une attractivité croissante auprès des étudiants d’Afrique subsaharienne (+34 %) et d’Europe (+21 %).

Si les universités françaises accueillent toujours 63 % des étudiants internationaux, les écoles de commerce (15 %) et d’ingénieurs (8 %) montent en puissance.

A l’université, les sciences fondamentales restent la filière universitaire la plus suivie par les étudiants étrangers (33 %), devant les sciences humaines et sociales, et les disciplines économiques.
Les étudiants et chercheurs étrangers formés en France constituent un réservoir de talents et un relais d’influence essentiel pour notre pays. Recevoir les meilleurs dans un monde où la compétition s’accroît est un défi. La France doit continuer d’encourager le rayonnement de son enseignement supérieur et sa recherche. Donatienne Hissard – Directrice générale de Campus France
Une diversité d’origines, reflet de l’ouverture française
La France se distingue par la diversité géographique de ses étudiants internationaux :
- Aucun pays d’envoi ne regroupe plus de 10% des étudiants étrangers en France ;
- Les étudiants étrangers en France viennent d’Afrique du Nord-Moyen-Orient (28 %), d’Europe (25 %), d’Afrique subsaharienne (25 %), d’Asie-Océanie (13 %) et des Amériques (8 %) ;
- Les cinq premiers pays d’envoi sont : Maroc, Algérie, Chine, Italie et Sénégal.

Une mobilité internationale qui profite aussi aux étudiants français
A l’échelle mondiale, la France est aussi un acteur clé de la mobilité sortante. Selon les derniers chiffres (2022), près de 114 000 étudiants français ont choisi de poursuivre une partie de leurs études à l’étranger, un chiffre en hausse de 20 % par rapport à 2017.

La France se classe septième pays d’origine des étudiants en mobilité diplômante dans le monde et premier dans le cadre du programme Erasmus+. L’accueil des étudiants étrangers en France permet aussi par réciprocité aux étudiants français de partir se former à l’étranger.
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CollectionLes Chiffres ClésMise à jourmai 2025
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