Michel Devoret, prix Nobel de physique 2025 : l’excellence de la recherche fondamentale française

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Ill. Niklas Elmehed. © Nobel Prize Outreach

Michel H. Devoret, septième lauréat français à obtenir le Prix Nobel de physique depuis 2007 et le 18e depuis la création du Prix, illustre « l’excellence de la recherche fondamentale française », selon les termes du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche qui exprime toute sa fierté de voir couronner ce grand chercheur. Selon le ministère, « il saura inspirer de nombreux jeunes et les encourager à se lancer dans des études scientifiques en partageant avec enthousiasme les résultats scientifiques majeurs qui lui valent aujourd’hui cette consécration ».

Des travaux pionniers

Ce Prix Nobel partagé récompense un trio de chercheurs, très soudé, qui a compris, dès 1984, à travers une série d'expériences, que « les propriétés étranges du monde quantique peuvent être rendues concrètes dans un système assez grand pour être tenu dans la main ». Car ce prix nous ramène 40 ans en arrière, à une époque où dans un laboratoire de Berkeley, John Clarke était directeur et où Michel Devoret était postdoctorant et John M. Martinis doctorant. 

Comme l’explique en effet le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), acteur majeur de la recherche dans ces domaines, ce prix Nobel récompense plus particulièrement les travaux pionniers des trois chercheurs qui ont démontré l'effet tunnel quantique macroscopique et la quantification de l'énergie à l'échelle d'un circuit quantique supraconducteur, des découvertes qui sont à la base des avancées actuelles vers des calculateurs quantiques utilisant ce type de circuit.​

Une remarquable lignée de prix Nobel français

Cette distinction prolonge ainsi « la remarquable lignée de prix Nobel français dans le domaine quantique et souligne l'excellence française dans cette discipline stratégique ». Michel H. Devoret a débuté ses travaux de recherche par une thèse, soutenue à l'Université Paris-Sud (Université Paris-Saclay), au sein du Service de physique de l’état condensé, sur le site même du CEA à Saclay, C'est là que « commencera à se former le terreau de son expertise reconnue internationalement », souligne le CEA.

Le chercheur français part ensuite effectuer un post-doctorat dans le laboratoire de John Clarke aux Etats-Unis, où il rejoint John M. Martinis. Ils y démontrent ensemble « l’effet quantique macroscopique » aujourd'hui récompensé par le prix Nobel. De retour en France, au CEA, il devient directeur de recherche pendant une quinzaine d’années, avant d'obtenir un poste de Professeur à Yale au début des années 2000 et d'y poursuivre ses travaux. Michel H. Devoret est également membre de l'Académie des sciences depuis 2007.

Une double récompense pour la France

La France est doublement récompensée dans la mesure où John M. Martinis, le lauréat américain, a suivi lui aussi une partie de ses études postdoctorales en France au CEA-Paris Saclay !

Né en Californie, le chercheur américain est diplômé de l'Université de Berkeley, ayant obtenu un baccalauréat en sciences avec une spécialisation en physique en 1980 et un doctorat en philosophie en physique en 1987. Au cours de ses études doctorales, il a étudié le comportement quantique. Son directeur de thèse était alors John Clarke et c’est durant cette période qu’il a collaboré avec Michel H. Devoret, alors lui-même chercheur postdoctoral. Il rejoint ensuite la France et plus particulièrement le CEA à Saclay, pour un premier postdoctorat. Il repart ensuite aux Etats-Unis où il travaille depuis une vingtaine d’années à mettre au point un ordinateur quantique…

Bref, un trio au « parcours international exemplaire qui illustre l'universalité de la science », selon les termes du CEA.