
Conseil Européen de la Recherche : 1500 projets de recherche d’excellence en France
Placer la France au cœur de la recherche d’excellence européenne, c’était l’ambition du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche qui a organisé le 13 avril dernier un événement pour célébrer le cap franchi par la France, qui compte désormais dans ses laboratoires plus de 1500 projets de recherche exploratoire financés par les aides du Conseil Européen de la Recherche (ERC).
L'ERC (European Research Council), créé par l'Union européenne en 2007, est le premier organisme européen de financement de la recherche exploratoire d'excellence. Comme le précise le site internet Horizon Europe qui lui est dédié, c’est un programme destiné à financer des projets de recherche « aux frontières de la connaissance », dans tous les domaines de la science et de la technologie, le seul critère de sélection étant celui de « l'excellence scientifique ». Pour la période 2021-2027, le Conseil européen de la recherche bénéficie d’une enveloppe globale d’environ 16 milliards d’euros sur 7 ans.
Un programme de quatre subventions et d’une aide additionnelle
La mission de l’ERC consiste en effet à financer des « chercheurs créatifs de toute nationalité et de tout âge », pour mener des projets implantés en Europe, sous la forme de quatre programmes de subventions de base :
- les subventions de démarrage (Starting Grant) s’adressent aux chercheurs ayant de deux à sept ans d'expérience depuis leur doctorat et qui affichent « un bilan scientifique très prometteur et une excellente proposition de recherche » ;
- les subventions de consolidation (Consolidation Grant) sont proposées aux chercheurs ayant de sept à douze ans d'expérience depuis l'obtention du doctorat, avec un « dossier scientifique très prometteur et une excellente proposition de recherche » ;
- les subventions avancées (Advanced Grant) concernent des candidats, appelés chercheurs principaux (PI), qui doivent être des chercheurs actifs ayant un bilan de réalisations de recherche importantes au cours des dix dernières années ;
- les subventions de synergie (Synergy Grant) sont réservées aux groupes de deux à quatre chercheurs principaux (PI) qui travaillent ensemble et apportant différentes compétences et ressources nécessaires pour résoudre des problèmes de recherche ambitieux.
A ces quatre programmes s’ajoute une subvention supplémentaire de preuve de concept (Proof of Concept) qui est destiné à aider les bénéficiaires de l’une des quatre bourses précédentes à « combler le fossé entre leur recherche pionnière et les premières phases de sa commercialisation ».
1500 lauréats en France en 15 ans
Depuis la création de l'ERC en 2007, plus de 1500 lauréats de projets de recherche exploratoire financés par le Conseil européen de la recherche ont été hébergés et financés en France.
C’est justement pour récompenser ces 1500 projets français que le ministère chargé de la recherche a organisé un événement et fêté les lauréats. Cette célébration des porteurs de projets hébergés en France, qui s’est déroulée au Muséum d’histoire naturelle de Paris, en présence de la ministre, a ainsi réuni de nombreux participants. Ceux-ci représentaient, comme le souligne le ministère, la « large communauté nationale » d'acteurs de ce programme de recherche prestigieux, qu’il s’agisse des chercheurs eux-mêmes (lauréats et candidats), des responsables d’organismes et d’établissements scientifiques en France, des agences de financement ou encore des membres des cellules Europe travaillant au sein des structures de recherche hébergeant les lauréats. Autant de participants qui ont pu suivre les tables rondes animées par des acteurs européens et nationaux et qui ont permis d’échanger sur « l’impact majeur de l’ERC dans l’avancée des connaissances et sur la place de la science exploratoire dans le monde d’aujourd’hui ».
A noter qu’aux 1500 projets de recherche exploratoire déjà portés par la France depuis la création de l’ERC en 2007, s’ajoutent 200 projets français en cours de signature. Chaque projet bénéficie d’un budget allant de 1,5 à 2,5 millions d’euros sur 5 ans.
15 portraits emblématiques
Quinze portraits de lauréats ont été mis en ligne durant la semaine précédant cet événement, l'occasion de mettre en lumière une partie des porteurs de projets ayant bénéficié en France, depuis 15 ans, de ce soutien à la science d'excellence développée en Europe.
Parmi ceux-ci, se sont particulièrement illustrés des chercheurs aux parcours prestigieux, aujourd’hui établis en France, qui sont d’origine étrangère et qui ont tous bénéficié des financements de l’ERC :
- Cathy Clerbaux, titulaire d’une thèse en spectroscopie moléculaire soutenue à l'Université libre de Bruxelles, a effectué un post-doctorat en France au Centre national d'études spatiales. Elle a ensuite été recrutée comme chargée de recherche à l'Université Pierre et Marie Curie ;
- Wiebke Drenckhan, à l’issue d’études de physique et de mathématiques en Allemagne et en Nouvelle-Zélande, a intégré le Trinity College de Dublin (Irlande) où elle a soutenu une thèse sur la physique des mousses. Après un post-doctorat à l’Université Paris Diderot, elle est recrutée par le CNRS ;
- Thomas Hermans, titulaire d’une thèse en génie biomédical de l’Université technologique d’Eindhoven (Pays-Bas), a suivi ensuite un post-doctorat à l’Université Northwestern (États-Unis) avant d’être recruté comme maître de conférences à l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires de Strasbourg ;
- Marco Rocca, après des études de droit à l’Université de Pise (Italie) a soutenu un doctorat à l’Université catholique de Louvain (Belgique). Il a ensuite suivi un post-doctorat dans cette même université puis deux autres en Italie et en Belgique. Depuis lors, il est chargé de recherche CNRS au laboratoire Droit, religion, entreprise et société de Strasbourg ;
- Aleksandra Walczak, au terme d’études de physique à l'Université de Varsovie, a rejoint l'Université de Californie où elle a soutenu une thèse en physique statistique. Après un post-doctorat à l'Université de Princeton, elle a été recrutée par le CNRS au sein du Laboratoire de physique théorique de l’École normale supérieure de Paris ;
- Lisa Wingate, après des études en sciences de l'environnement à l’Université d’Édimbourg (Écosse), a soutenu une thèse en bio-géochimie. Elle a suivi ensuite deux post-doctorats dans cette même université, avant d’effectuer un premier séjour postdoctoral à l’INRAE, à Bordeaux, et d’être recrutée en tant que chargée de recherche.
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