Safe Place For Science : les premiers chercheurs américains accueillis à Aix-Marseille Université

Aix-Marseille Université (AMU) a initié son programme Safe Place For Science dans le but d’offrir « un environnement sûr et stimulant aux scientifiques souhaitant poursuivre leurs recherches en toute liberté ». Dans un contexte où « certains scientifiques peuvent se sentir menacés ou entravés dans leurs recherches », souligne l’AMU, le programme Safe Place For Science est « dédié à l’accueil de scientifiques désireux de poursuivre leurs travaux dans un environnement propice à l’innovation, à l’excellence et à la liberté académique ». L’AMU, qui se présente comme un « acteur majeur de la recherche européenne », est capable de fournir « des infrastructures de pointe, des collaborations internationales majeures et un soutien fort aux scientifiques travaillant sur des thématiques innovantes et d’avenir ».

Près de quarante candidats pour le programme Safe Place For Science

Comme le rapporte TV5 Monde, l’un des nombreux médias qui relaient la réception des chercheurs américains à Marseille, Aix-Marseille Université a indiqué avoir reçu 298 candidatures au total, émanant de chercheurs « venus notamment d'institutions prestigieuses comme Berkeley, la Nasa ou encore Stanford ». 

A l'issue d'un processus de pré-sélection, qui prévoyait notamment une adéquation du projet de recherche des candidats avec les priorités de recherche du site d’Aix-Marseille, ce sont 39 candidats qui travaillent dans les domaines de la santé, l'astrophysique, les sciences humaines ou encore le climat qui ont été retenus. Ainsi, le recrutement d'un contingent d’une vingtaine d’autres scientifiques est en train d'être finalisé pour une installation effective en France à partir de septembre.

Pour se porter candidat et être éligible au programme, l’AMU avait fixé certaines conditions, notamment :

• occuper un poste de chercheur (avec ou sans activité d'enseignement) ;
• être titulaire d’un doctorat ou d’un doctorat en médecine, quelle que soit la discipline ;
• avoir au moins deux ans d'expérience depuis l'obtention du doctorat ;
• être basé aux États-Unis depuis au moins deux ans au moment de la candidature, mais toutes les nationalités étaient admissibles.

Un budget de 15 millions d’euros pour Safe Place For Science à Marseille

A Marseille,  c’est la Fondation AMIDEX qui soutiendra le financement de postes de chercheurs américains, notamment ceux portant sur des thématiques liées au climat, à l’environnement, à la santé et aux sciences humaines et sociales. Le budget prévisionnel consacré à ce programme s’élève à 15 millions d’euros et sera géré par la Fondation AMIDEX qui fédère pas moins de neuf institutions, parmi lesquelles l’AMU, le CNRS, l’INSERM, l’IRD, le CEA, les Hôpitaux universitaires de Marseille, l’Institut Paoli-Calmettes, centre de lutte contre le cancer, mais aussi d’autres écoles, comme Sciences Po Aix et l’Ecole centrale Méditerranée.

A noter que CentraleSupélec, l’une des composantes de l’Université Paris-Saclay, a aussi rejoint l’initiative Safe Place For Science grâce à un fonds d’amorçage de 3 millions d’euros qui sera mobilisé pour l’accueil de chercheurs travaillant actuellement aux États-Unis sur des sujets en lien avec les domaines stratégiques de l’école et souhaitant venir en France.

Des scientifiques issus de 44 pays bénéficiaires du programme Pause

Ces dernières années, rapporte encore TV5 Monde, des chercheurs venant d'Ukraine, du Yémen, d'Afghanistan ou plus récemment des territoires palestiniens ont par ailleurs « été accueillis dans le sud de la France avec leurs familles, dans le cadre du programme Pause, qui soutient les chercheurs et artistes contraints à l'exil ». Depuis 2017 en effet, le programme national Pause, soutenu par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, « protège et accueille chercheurs et artistes ne pouvant plus poursuivre leurs activités dans leur pays d’origine en raison de guerres, de persécutions politiques, de censures « . Il favorise leur accueil sur des périodes suffisamment longues pour leur permettre de s’insérer, poursuivre leurs travaux et mettre à l’abri leur famille, précise le ministère. Depuis sa création, le programme Pause a permis d’accueillir 606 scientifiques étrangers, dont 131 chercheurs en provenance d'Ukraine, bénéficiaires du fonds d’urgence solidarité Ukraine créé en mars 2022. Au total, ce sont 146 établissements partenaires, implantés sur tout le territoire français, qui accueillent ces scientifiques issus de 44 pays différents.