Operación Ingénieuses de la CDEFI: una iniciativa indispensable

« Les métiers d'ingénieurs souffrent aujourd'hui encore d'une image beaucoup trop genrée. Comment imaginer les métiers de demain sans les femmes ? ». C’est en ces termes qu’est intervenue au cours de la cérémonie la ministre déléguée chargée de l’égalité des genres et de la lutte contre les discriminations. Peu avant cette intervention, l’une des organisatrices avait en effet souligné qu’il existe « deux freins à la mixité dans les entreprises : l’autocensure des femmes et les biais sociétaux. Pour les lever, les rôles modèles et les initiatives sont indispensables ».

Cinq écoles primées pour leurs actions remarquables

Une initiative indispensable. C’est ainsi que peut être qualifiée l’opération Ingénieuses de la CDEFI, initiée dès 2011, qui a pour triple ambition de « lutter contre les stéréotypes de genre, de promouvoir l’égalité femmes-hommes à l’école et dans la sphère professionnelle, et de favoriser l’orientation des jeunes filles vers les formations scientifiques et technologiques et les carrières d’ingénieur·e·s ».

Le projet Ingénieuses a ainsi pris la forme d’une campagne de communication nationale et d’un concours s’achevant par une remise de prix. Au cours de cette remise de prix, tout au long de l’événement, ont été visionnés les projets des écoles d’ingénieurs et les portraits de femmes et d’élèves nominées.

Cinq projets d'écoles d’ingénieurs ont d’abord été primés :

• le Prix de l’école la plus mobilisée est allé à deux écoles du groupe des Instituts Mines-Télécom, l’IMT Mines Alès et l’IMT Mines Albi, pour leur projet Exception’Elles, un dispositif qui encourage l’entrepreneuriat chez les étudiantes ingénieures et « promeut le leadership au féminin ». Il a été lancé en 2021, face au constat du manque de représentation féminine notamment dans l’entrepreneuriat ;

• le Prix de l’engagement étudiant a été décerné à une association étudiante de Polytech Annecy-Chambéry, pour son projet Ingénieure au féminin qui a pour objectif la promotion des métiers d’ingénieurs auprès de lycéennes, collégiennes et élèves de primaire ;

• le Prix du projet le plus original a distingué l’ISEP (grande école d’ingénieurs du numérique), pour son projet Pacte FEMMES & IA - Pour une intelligence artificielle responsable et non-sexiste, une démarche proposée à toute organisation prête à « adopter et promouvoir une intelligence artificielle responsable et non sexiste », qui s’articule autour de principes fondamentaux liés aux questions d’organisation, de ressources humaines et techniques ;

• le Prix spécial du jury a été décerné à l’ESTACA (école supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile), pour son projet Vulgarisation scientifique auprès des enfants et le Prix lycéen au groupe JUNIA, pour le projet « Portraits de femmes scientifiques – Mission Chronos, une séance d’histoire des sciences sous forme d’une aventure immersive au cours de laquelle les étudiant·e·s rencontrent d’illustres femmes scientifiques.

Des étudiantes et des ingénieures aux parcours inspirants

Trois élèves-ingénieures et deux femmes scientifiques ont également reçu un prix à l’occasion de la cérémonie :

• le Prix de l’élève-ingénieure France, co-créé avec l’AUF (Agence universitaire de la francophonie) Europe occidentale est allé à Fannie Bichemin, élève à l’ENSEA (école nationale supérieure de l'électronique et de ses applications), une étudiante qui, selon la CDEFI, s’investit dans de nombreuses actions, en parallèle de sa formation en ingénierie, telles que les premiers secours en santé mentale ou des actions labellisées Handimanagement, « soulignant son engagement en faveur de l’inclusion et de l’égalité des genres » ;

• le Prix de l’élève-ingénieure d’Afrique du Nord, co-créé avec l’AUF Afrique du Nord, a été attribué cette année à Fatima Zahrae Es-Saidi, élève à l’ENSA de Fès au Maroc, qui est une « fervente défenseuse de l’innovation et de la technologie », s’investissant bénévolement dans le cadre de l’initiative TechGirls, « un programme d’échange américain visant à mentorer et autonomiser des jeunes filles dans les STEM (science, technology, engineering and mathematics) dans le monde » ;

• le Prix de la femme du numérique, co-créé cette année avec la Fondation Inria qui soutient des projets de recherche et d’innovation à impact positif pour l’homme, la société et la planète, a été décerné à Marine Berthier, élève à l’ENSTA Paris (école nationale supérieure de techniques avancées) et en même temps à l’Institut royal de technologie de Suède où elle se spécialise en data science.

Deux prix ont enfin été attribués à deux femmes ingénieuses aux parcours inspirants, engagées pour la mixité dans les sciences et technologies : le Prix de la femme ingénieure à Lena Harikiopoulos-Cordova, diplômée de l’Ecole Centrale de Nantes, et le Prix de la femme ingénieure junior à Mylène Tahar, diplômée de Bordeaux INP-ENSEIRB-MATMECA.

Et le président de la CDEFI de conclure la cérémonie en déclarant : « La science n'a pas de genre, la science est inclusive, et si vous aimez les sciences, il existe des formations d'ingénieur·e·s pour toutes et tous ».