Presidencia francesa de la Unión Europea: una conferencia para reforzar la dimensión europea de la investigación, la innovación y la educación superior

Organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en collaboration avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, et réunissant les ministres des États membres ainsi que des représentants d’organisations internationales, la conférence de Marseille fait suite à plusieurs travaux préparatoires. Parmi ceux-ci figurent notamment les conclusions du Conseil de l’Europe sur une approche mondiale de la recherche et de l’innovation et les recommandations du même Conseil pour construire un Pacte pour la recherche et l’innovation en Europe. Comme le souligne la ministre française de la recherche, "la présidence française intervient donc à un moment clé, puisque s’ouvre désormais une phase de mise en œuvre qui nous engage à concrétiser les ambitions de la coopération européenne".

La Déclaration de Marseille, base des travaux

Comme on peut le lire dans le préambule de la Déclaration de Marseille qui a fait suite aux travaux ministériels, la coopération internationale en matière de recherche et d’innovation ainsi qu’en matière d’enseignement supérieur, revêt "une importance géopolitique et stratégique pour l’Union européenne". Aussi la journée du 8 mars s’est-elle ouverte par une table ronde des ministres européens qui a abordé les valeurs et les principes de l’Union européenne pour une nouvelle coopération internationale en matière de recherche, d’innovation et d’enseignement supérieur. Cette réunion plénière s’est faite sur la base de la Déclaration de Marseille, préparée par la Présidence, qui propose une liste de valeurs et de principes pour la coopération internationale dans le domaine de l’ESRI.

Pour clôturer la journée, trois ateliers thématiques portant sur l’avenir de la coopération internationale dans trois grands domaines prioritaires ont ensuite été organisés : sur la construction des Universités européennes, sur l’importance de la diplomatie scientifique et sur la coopération avec l’Afrique en matière d’enseignement supérieur et de recherche.

Neuf valeurs et principes communs

Comme elle s’y était engagée, au nom de la Présidence, la ministre de la recherche française a rendu publique la Déclaration de Marseille relative à la coopération internationale en matière de recherche et d’innovation.

Cette Déclaration énonce notamment neuf valeurs et principes communs aux États membres et à l’Union européenne. Parmi ces principes qui posent un "cadre pour l’avenir en faveur d’une science juste, ouverte, inclusive, participative, et tournée vers le bien commun, qui constituera la base du dialogue avec les pays tiers", on retiendra :

• la liberté de la recherche scientifique : cette liberté englobe le droit de définir librement des questions de recherche et, en utilisant des méthodes de recherche scientifique solides, de "remettre en question les idées reçues et de proposer de nouvelles idées et théories" ;

• la science ouverte : la liberté de recherche scientifique implique les droits des chercheurs de partager, de diffuser et de publier ouvertement les résultats et données de ces recherches ;

• l’éthique et intégrité : la liberté de la recherche scientifique implique également la responsabilité des chercheurs de "travailler de manière éthique, et avec rigueur et intégrité";

• l’excellence de la recherche : l’excellence de la recherche est déterminée par sa qualité et sa valeur ajoutée, la rigueur de la méthode scientifique, le choix et la définition des questions de recherche visant la création de nouveaux savoirs ou la réponse aux défis communs ;

• l’égalité entre les femmes et les hommes : l’Union européenne et ses États membres promeuvent l’égalité entre les femmes et les hommes en termes d’égalité professionnelle et, notamment, d’égalité des chances dans les carrières ;

• la préservation de la propriété intellectuelle et des données personnelles : l’UE s’engage à améliorer la protection et le respect universels des droits de propriété intellectuelle et industrielle ainsi que des règles de protection de la vie privée et des données à caractère personnel.

Une solidarité totale avec l’Ukraine

Comme le souligne par ailleurs le ministère de la recherche, les délégations européennes présentes à Marseille ont exprimé "leur totale solidarité vis-à-vis de l’Ukraine et leur engagement à maintenir l'Union européenne comme un havre de paix pour la liberté de la recherche scientifique et les valeurs démocratiques, en soutenant notamment les établissements d’enseignement supérieur et de recherche par des programmes européens et nationaux, pour accueillir les étudiants, les chercheurs et les universitaires dont la liberté est menacée".

Ainsi, conclut le communiqué, la Présidence française de l’Union européenne "a invité la Commission à soutenir une coordination des actions menées par les États membres en faveur des étudiants, enseignants et chercheurs dont la liberté est en péril dans le contexte actuel".